Ediwall

En 1999, une convention a été signée entre la Wallonie et la Société archéologique de Namur selon laquelle cette dernière mettait en dépôt sa collection de presse namuroise aux Archives régionales de Wallonie, à l’effet de la rendre accessible au plus grand nombre. Cette riche collection dont l’essentiel couvre la période allant de 1829 à 1918 (seule la collection de Vers L’Avenir, successeur de L’Ami de l’Ordre, s’étend jusqu’en 1981), constitue l’ensemble le plus représentatif de la presse éditée dans la province de Namur au XIXe et au début du XXe siècles. Conservée à Beez et très consultée, elle a été inventoriée1 en 2000 par les archivistes Pierre De Spiegeler et Michel Weyssow, inventaire complété en 2010 par Philippe Gémis. Le présent Répertoire alphabétique des avis nécrologiques parus dans trois journaux majeurs pour Namur et sa région, sont représentatifs des tendances sociologiques et politiques locales de la deuxième moitié du XIXe siècle. Archives+ publie cet outil de travail et de recherche en deux tomes (Lettres A-H et I-Z). Ce travail – de bénédictin – a été réalisé il y a plusieurs années par l’historien Philippe Gémis lorsqu’il était encore archiviste à Beez, avant de prendre la tête de la direction de la Documentation, des Archives régionales et des Publications. Les lecteurs et chercheurs habitués à dépouiller les journaux anciens dans le cadre de travaux généalogiques ou autres, ne seront pas surpris d’apprendre que cette recherche a nécessité un temps considérable à leur auteur. Près de 5 000 patronymes figurent dans les deux volumes édités par le service des Archives régionales ! Méthodologiquement, les informations biographiques récoltées proviennent de la rubrique « Nécrologie » des journaux, parfois complétées par celles de l’« État-civil ». Ces informations factuelles ont trait à des individus dont la naissance, le domicile, l’activité ou la mort ont un lien avec la province de Namur. Pour chaque individu, en fonction des éléments présents dans la nécrologie – aucune recherche complémentaire n’a été effectuée pour compléter ou vérifier les données –, sont repris le nom de famille, le ou les prénom(s), les lieux et les dates de naissance et de décès. Au XIXe siècle comme aujourd’hui, les femmes et les hommes ne sont jamais égaux devant la mort, même si les avis nécrologiques publiés dans la presse ou sur les sites internet des pompes funèbres sont à présent largement standardisés. Au XIXe siècle, l’information nécrologique nous documente en principe davantage sur la place qu’occupait le défunt dans la société. Vie professionnelle, carrière militaire, distinctions honorifiques, orientation philosophique, appartenance à une loge maçonnique, état-civil, descendance…, font parfois l’objet d’un texte nourri, précieux pour l’historien. Issus d’une société encore très compartimentée, riches et pauvres, personnes célèbres ou anonymes, noblesse et gens du peuple, se côtoient indistinctement sur les pages encrées des quotidiens locaux.